11.3.06

Franco Nuovo

Les points de vue des journalistes face aux blogs m'intéressent, surtout quand les journalistes semblent venir d'une autre planète ou les blogs n'existent pas déjà. C'est le cas de qui semble non pas seulement fraîchement arrivé sur la planète Terre mais en plus pas assez futé pour saisir des choses relativement simples.

Il m'a fallu un petit jeu de piste pour faire la connaissance de la bête, qui a commencé chez Michel Dumais. Michel ne prononce pas son nom pour éviter le buzz, moi je pense qu'il faudrait convaincre ceux qui lui confient un espace dans un journal qu'ils trouveraient probablement des personnes plus intelligentes pour remplir leurs pages.

Franco Nuovo signe deux papiers, un du 01/03, l'autre du 03/03 et donc on peut avoir d'une part une idée de son appréhension initiale des blogs et d'autre part se rendre compte, en comparant les deux papiers, de ce qu'il est capable d'apprendre en 48h.

Ne pas avoir un blog ne fait certainement pas de lui un dinosaure, être journaliste et ne pas avoir réfléchi s'il devrait/pouvait en avoir un si ! Le sujet "blogs vs média" a tellement été débattu les deux dernières années que pour un professionnel ne pas avoir un avis là dessus relève de l'incompétence. je fais référence à la réponse brillante qu'il a su donner à son patron "Euh...". Heureusement il y a Eric de l'Express qui fourni la belle phrase qui faisait défaut à Franco pour planter son point de vue : "T'as pas de vie, mais il faut que tu la cries.".

Notre "ET en examen" semble être conscient que certains blogs ont un impact, ou que dans certaines circonstances ils sont capables de servir la société, mais il trouve qu'il n'y en a pas assez. Il semble oublier qu'il n'y en aurait pas du tout si les gens n'étaient pas habitués à se servir de l'outil, pour les uns, à les consulter, pour les autres.

Enfin, n'étant pas capable de fournir un avis vraiment personnel face à un phénomène qui le dépasse, il finit sa prose en citant Philippe Baraud. l'un et l'autre semble confondre méchamment deux espaces complètement différents, dont un est représenté par la blogosphère, l'autre par les productions journalistiques et littéraires. Si par moments on trouve des superpositions, qui ne sont pas sans intérêt, que ce soit des journalistes qui tiennent un blog ou des bloggers qui publient leur blog, il semble évident que les deux espaces ne sont pas encore prêts de se confondre.

A la fin de l'article de Franco Nuovo on reste avec la nette impression qu'il ne fait pas bien son travail de journaliste et que l'on n'a rien perdu du fait qu'il n'a pas de blog.

Il est évident que deux jours après, quand il remet le couvert avec "Blogeur, va", son état ne s'est pas franchement amélioré. Il précise lui-même qu'il a reçu des commentaires. Visiblement il en a lu certains, au point de se rendre compte qu'il y en avait des insultants. Il aurait été possible que les insultes agissent en tant qu'électrochoc, lui permettant de se remettre en question, le poussant à essayer de comprendre pourquoi il y a des gens qui prennent les blogs autant au sérieux. Se poser la question et essayer enfin de comprendre.

Il n'en est rien. Au lieu de tenter une synthèse il extrait du lot une des personnes et commence un dialogue comme celui qu'on aurait pu imaginer sue les commentaires d'un blog. Un dialogue biaisé puisque le support (journal et site web) ne permettent pas des échanges vraiment équilibrés. Et ce brave Philippe Barraud revient sur le tapis pour être cité. A ce demander si une discussion entre Philippe Barraud et Sylvain Carle n'aurait pas été plus pertinente, excluant du coup Franco Nuovo qui ne sert à rien dans l'histoire.

Je suis presque certain que Franco Nuovo est toujours en vie validant encore une fois l'adage suivant le quel le ridicule ne tue pas. Je ne sais pas si le verbe courrieler existe franchement ou si c'est un néologisme de Franco Nuovo. Mais imaginer ne serais-ce qu'un instant que les échanges possibles par les blogs pourraient se caser dans les messages électroniques est preuve d'une ignorance qui rend ridicule.

Ainsi, non pas seulement il aborde le sujet une première fois en ignare, n'hésitant pas à aligner quand même 660 mots, mais il récidive 48 h plus tard, en alignant 700, dont 224 copiés du texte de Sylvain Carle, et 150 du texte de Sophie T.

Une différence énorme entre la colonne de Franco Nuovo et les blogs. Imaginons un instant que son patron se rends compte qu'il a été incapable de traiter le sujet correctement face aux 2 million de ses clients. Que pendant les 48h qui séparent les deux papiers il a été incapable de faire la synthèse des réactions, dont certaines émanant de ses collègues (je veux dire il n'avait pas à aller chercher des bloggers très loin), et qu'il décide de ne plus lui donner accès à la colonne. Est-ce que Sylvain Carle ou Sophie T, ou n'importe quel autre blogger qui poste dans son petit blog inintéressant n'aura pas plus de poids que Franco Nuovo ?

Je propose au patron de Franco Nuovo de faire l'expérience pour voir ce qu'il en est. Peut-être même qu'il trouverait un remplaçant disposé de tenir un blog, ce qui améliorerait l'image du journal chez les bloggers, vous savez, les gens qui ouvrent un blog toutes les secondes et dont certains pourraient être des clients du journal papier aussi ;-)

P.S. Je ne lis jamais les billets de Franco Nuovo, dont j'ignorais l'existence il y a 20 minutes, et si j'ai lu ces deux c'est juste parce que le sujet était intéressant. Pour me rendre compte que le journaliste ne l'était pas !
Par contre je continuerai à lire Michel Dumais et Sylvain Carle ;-)

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