1.11.05

silly design

Qu'Anne Dambricourt-Malassé soit créationiste ou non, n'est pas franchement visible dans le documentaire qu'Arte a diffuse samedi dernier. Je me le suis tapé pour voir pourquoi diable les darwinistes étaient tout excités...

Les hypothèses qu'elle présente sont des hypothèses et ce n'est pas la peine de s'éverver bêtement quand quelqu'un en parle. On peut s'éverver de façon intelligente, que diable ! Les observations étant du domaine des faits, si l'hypothèse de travail gène il faut en produire une autre qui cadre avec sa vision du monde. Plutôt que de tourner autour du pot comme l'on fait avec brio Gouyon et Morange au soit disant débat que Arte a organisé.

Pour garder une attitude évolutionniste sinon darwiniste il serait suffisant d'opposer à "Intelligent Design" le "Silly Design". C'est à dire un cas caractérisé où de façon systématique on va trouver l'évolution d'un gène qui aboutira non pas à une amélioration mais à une dégradation, par exemple une maladie génétique. L'équilibre serait restauré sans avoir à pousser le raisonnement plus loin.

Alors autant le faire, plutôt que de tergiverser :

La maladie de Huntington est une de ces maladies génétiques neurodégénératives, rares et graves, chroniques et létales. Elle est due à la multiplication d'une séquence répétée [CAG] dans le gène (IT15) dont le produit est appellé "huntingtine". Ce qui est intéressant à considerer est la façon dont le gène mute pour aboutir à celui responsable de la maladie : ça se passe en plusieurs étapes, à travers les générations; et surtout, une fois le processus enclenché son évolution est cumulative et exponentielle. Certes l'echelle temporelle est plus courte que celle évoquée pour expliquer l'évolution vers l'espèce Homo sapiens sapiens. Mais on est bel et bien en présence d'une évolution programmée qui est une déchéance ! "Silly Design".

Autre point de vue fort intéressant, les mutations intermédiaires qui vont aboutir à la forme du gène à l'origine de la maladie ne sont pas contre-sélectionnés par le milieu naturel. Ce qui oblige de reconsidérer le poids de la sélection naturelle dans le processus de l'évolution et qui rend les propos des deux éminents biologistes, qui ont attaqué Anne Dambricourt-Malassé, un petit peu à côté de la plaque.

Le plus marrant c'est que la description de cette bombe à retardement qu'est la mutation de IT15 dont l'explosion se manifeste par la chorée d'Huntington est le fruit des travaux d'un Français qu'au moins Gouyon devrait connaître personnellement, Mandel. Comment ça se fait qu'il n'ait pas fait le parallèle nécessaire pour définir le "Silly Design" ?

Il faut dire que ceci n'est pas le seul cas de "maturation" d'une mutation qui après une période que l'on pourrait qualifier de quantitative, qui n'est observable qu'au niveau génétique, elle aboutit à des changements qualitatifs que l'on observe au niveau du phénotype.
Je vous laisse chercher d'autres cas dans la littérature scientifique. C'est amusant. Allez, je vous donne même un point de départ

4 commentaires:

Anne Archet a dit…

J'ai enfin eu l'illumination : Dieu existe, mais il est con.

Antoine Vekris a dit…

Je me disais bien qu'il fallait créer une secte; maintenant j'ai l'objet qui se profile...

Pedro Cristian a dit…

JE ne sais pas si tu connais ce type, mais c'est interessant.
http://www.u-blog.net/Fulcanelli/note/748

Antoine Vekris a dit…

pedoro, justement, ce post fait suite au sien...
je ne le connais pas encore, mais j'ai bon espoir de le rencontrer un de ces jours